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Terres euréliennes, un rapport de surface

« Espace, frontière de l’infini… ». Le générique de Star Trek pourrait servir d’introduction à cet article pour illustrer ce que nous appelons régulièrement dans nos lignes, « le vertige horizontal des plaines de Beauce ». Avec une surface couvrant plus des trois quarts du département, notre patrimoine agricole impose son étendue, ses chiffres son histoire et ses évolutions.

Sur les 55 millions d’hectares que compte le territoire français métropolitain, un peu plus de la moitié est occupée par des activités agricoles. Le surnom donné à la Beauce, « Grenier de la France », n’est pas usurpé puisque l’agriculture recouvre ici 77 % du territoire eurélien. Une surface largement consacrée aux céréales, oléagineux et protéagineux (blé, orge, colza, pois…).

La SAU (surface agricole utilisée) moyenne des exploitations en Eure-et-Loir ne cesse d’augmenter. Elle était de 114 hectares en 2016, contre 85 hectares en 2000. Au niveau national, cette moyenne est de 61 hectares. Des 10 000 exploitations présentes en 1970 dans le département, il en reste aujourd’hui moins de 4000. Exode rural, remembrement, rachat, abandon des successions, le métier d’agriculteur ne fait pas toujours rêver les nouvelles générations et les normes en vigueur et à venir ne vont rien arranger. En conséquence, les propriétaires agricoles seront de moins en moins nombreux mais avec des surfaces toujours plus importantes. Il n’est pas rare de voir désormais quelques 500 à 1000 hectares appartenir à une même personne.

Patrimoine énergétique

QUAND EOLE, LE MAÎTRE DES VENTS S’INVITE SUR LES PLAINES DE BEAUCE.

Avec de telles surfaces, la densité de la population est logiquement assez faible
et les immenses espaces sont propices à l’implantation d’éoliennes. Si la moyenne démographique est de 74 habitants au m2 en Eure-et-Loir, il n’est pas rare de voir en Beauce ce chiffre descendre sous les 20.

Avec plus de 200 mâts, le patrimoine énergé- tique éolien du département compte parmi les dix plus importants du pays. L’Eure-et-Loir contribue à la moitié de l’électricité produite par l’éolien en région Centre. Un chiffre qui n’est malheureusement pas sans problème pour les habitants concernés par les nuisances. Le sujet est sensible par la dégradation des paysages et un rapport coût/ gain énergétique souvent remis en cause. Un combat mené régulièrement par les Don Quichotte contemporains.

ARMÉE AMÉRICAINE, TEKNIVAL ET ÉNERGIE PHOTOVOLTAÏQUE

À la fin de la seconde guerre mondiale, la France disposait, sur son territoire, de plusieurs bases militaires de l’OTAN. Celles-ci ont été fermées ou rétrocédées à l’armée française en 1966 suite à la décision du Général de Gaulle de retirer la France du commandement militaire de l’OTAN.

Construite en 1952, en pleine guerre froide, « DREUX AIR BASE » a accueilli 2200 soldats américains et leurs familles ainsi que 600 employés français dans la commune de Crucey-Villages, au nord du département.

Véritable ville, qui a fait flotter un parfum de rêve américain sur les communes des alentours, cette base était équipée d’un hôpital, d’un cinéma, d’une école, d’une chapelle, et même d’une prison. Depuis la fin des années 1970, les projets se sont succédés : régiment de chars de combat, élevage de lièvres, réactivation pour l’aviation civile, complexe de tir européen, essai de voitures… sans aboutir.

Par la suite, le manque d’entretien, les catastrophes naturelles et des actes de vandalisme ont scellé la fin de tout espoir de réhabilitation.

Après avoir accueilli en 2005 et 2008 les élucubrations hallucinogènes et controversées du TEKNIVAL, le site a été choisi en février 2011 par le conseil général d’Eure- et-Loir pour accueillir un important projet photovoltaïque. Achevé en septembre 2012, il couvre 250 des 500 ha de l’ancienne base militaire.

Avec 750 000 panneaux photovoltaïques installés sur 130 ha, il est l’un des plus grands parcs de France et l’un des plus importants en Europe, avec une puissance installée de 60 MW-crêtes pouvant couvrir les besoins énergétiques (chauffage inclus) de 28 000 habitants.

DREUX AIR BASE

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le vent souffle également pour redistribuer les cartes géographiques. Le 1er janvier 2016, les communes de Baignolet, Fains-La-Folie, Germignonville et Viabon ont fusionné pour créer une nouvelle commune : Eole-en-Beauce, à laquelle s’est ajoutée la commune de Villeau en 2019.

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