Oh joie ! Il est de retour. Qui ça ? L’inénarrable Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117. Dans ce troisième volet tant attendu, le plus célèbre agent secret français s’attaque à la folle époque de la Françafrique sous la houlette du trublion Nicolas Bedos. Un jeu de massacre hilarant, imparable et déjà rempli de répliques cultes.
Cela faisait plus de dix ans qu’on l’attendait. Dix longues années sans nouvelles de l’agent spécial le plus con de la DGSE. Après l’Égypte et le Brésil, le voilà cette fois-ci catapulté au Kenya en l’an 1981. Censé aider les dirigeants locaux à mater une horde de rebelles, notre cher Hubert devra faire équipe avec un certain OSS 1001, nouvelle recrue prometteuse incarnée avec classe par Pierre Niney.
ESPRIT FRANÇAIS
Une chose est sûre, cette troisième aventure n’a rien perdu de la verve impertinente des deux précédents volets. Elle a même gagné en irrévérence. Certes, les fans s’inquiétaient du départ houleux de Michel Hazanavicius à la réalisation. Mais rassurez-vous, le scénariste reste le même. Quant à la mise-en-scène de Nicolas Bedos, elle apporte un vent frais et particulièrement frondeur. À son image, en fait. Car sous ses airs de comédie décomplexée, OSS 117 : alerte rouge en afrique noire tire à boulet rouge sur la période opaque de la Françafrique, ses magouilles néocolonialistes et ses malversations classées secret défense.
« SI VOUS AIMEZ LES ANIMAUX, LES FEMMES FRISÉES ET LES HÉLICOPTÈRES »
Ne boudons pas notre plaisir. Riche d’un budget de dix-neuf millions d’euros (le plus maousse de la saga), cette nouvelle mission délivre son lot de scènes d’action explosives, d’accoutrements bien 80’s, de quiproquos politiquement incorrects et de « punchlines » à réciter par cœur. Et puis quel kif de retrouver Jean Dujardin en faux James Bond franchouillard, toujours aussi drolatique dans son impeccable costume trois pièces. Quand il ne parle pas, le comédien oscarisé dégage un charme irrésistible, chaloupé, suave et vintage, dans la lignée de notre Bebel national ou du légendaire Sean Connery disparu à l’automne dernier. Mais dès qu’il ouvre la bouche, c’est une toute autre histoire. Veule, roublard, réac, macho, misogyne, ignare, homophobe et profondément raciste… Plus Dujardin en fait des tonnes, plus il frappe dans le mille. Gloire à OSS 117, le barbouze qu’on aime tant détester.
