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Notre-Dame brûle

Jean-Jacques Annaud, jamais avare de pari cinématographique, s’est lancé dans une nouvelle aventure à sa hauteur : évoquer l’incendie qui ravagea Notre-Dame de Paris voilà bientôt trois ans.

C’est un peu comme pour le 11 septembre 2001 : en général, les gens savent très précisément ce qu’ils faisaient le 15 avril 2019 lorsque la cathédrale parisienne s’est embrasée. L’auteur de ses lignes était en famille, dans un bar à tapas de Barcelone, quand une voisine de table hollandaise lui tapota sur le bras : sur son téléphone portable, Notre-Dame de Paris. En feu. Tout de suite, on s’imagina le pire : un attentat et beaucoup de morts. Il s’avérera que l’origine de l’incendie était accidentelle. Et on retiendrait surtout, tout au bout de cette longue nuit, l’essentiel au milieu d’un désastre où milles objets sacrés furent sauvés : personne n’avait perdu la vie. Sur le mode de 24 Heures chrono, le récit du film se concentre sur les pompiers. Appelés seulement 40 minutes après la première alerte au feu, ces derniers vont vivre des heures intenses en forme de course contre la montre.

Aux manettes du film ? Jean-Jacques Annaud., auteur de jolis classiques français comme Coup de tête, Le Nom de la Rose ou encore l’Ours, est d’abord un grand orfèvre de la technique. Les images sont donc ici réalisées en IMAX, format dont Annaud est le pionnier (il avait réalisé en 1996 le premier moyen-métrage sous ce format pour en faire une attraction au Futuroscope). 78 ans au compteur, la passion de l’homme est intacte. Le feu, malgré sa dimension dramatique, reste pour Annaud un élément de spectacle hautement cinématographique. Mieux : un véritable personnage.

Mais l’humain reste évidemment l’élément central d’un film qui se voit d’abord comme un hommage aux personnels d’intervention sans verser dans un Backdraft à la française. Aucune glorification « pompière » : seulement l’humilité de ces hommes d’action et leur volonté sans faille pour tenter de sauver l’un des plus puissants symboles de la France. Quelques séquences-frissons viendront toutefois donner du cœur au métrage, tels ces chants entonnés dans la nuit pour donner force et courage aux soldats du feu. Inspiré par les images d’amateurs venues du monde entier, le métrage affirme sa dimension spirituelle au-delà même du sacré que représente l’édifice en danger.

notre-dame brûle

SORTIE
LE 16 MARS 2022

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