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Loigny ou la guerre oubliée

Il faut un certain talent pour raconter « l’Histoire » comme on raconte « des histoires », le soir à ses enfants, avant d’aller se coucher. Un talent confirmé pour Paul Bridier et Alexis Robin, auteurs locaux du dernier livre publié aux éditions Beaufort.

Alexis Robin et Paul Bridier
Beaufort
9,90 €

Avouons-le tout net : sauf à être passionné, l’Histoire, c’est pour les autres ! 1515 Marignan ou 1664 Kronenbourg, c’est à peu près tout ce qu’il nous reste de nos cours de lycées. Et à part l’Histoire-géo pour les Nuls, notre bibliothèque ne regorge pas des derniers numéros des sociétés savantes ou des multiples tomes de la guerre de 40 !

Et pourtant, le dernier petit livre des Editions Beaufort, jeune maison locale déjà habituée aux succès de librairie, nous prouve une nouvelle fois que l’Histoire, quand elle est bien racontée, c’est plus des lettres que des chiffres, plus des vivants que des morts, plus du roman d’aventure que d’épuisantes lectures.

Après Maintenon, la Vallée de l’Eure ou récemment Anet, les éditions Beaufort poursuivent leur palpitante collection à la redécouverte de notre histoire locale, et nous prouvent que l’histoire de France semble avoir fait de l’Eure-et-Loir son lieu de résidence. Et même de résistance. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans Loigny, ou la guerre oubliée, récit haletant d’une grande bataille où une poignée de volontaires menée par de grands chefs, va tout donner pour repousser l’ennemi et pour sauver l’honneur, aux dernières heures de la guerre de 1870, il y a tout juste 150 ans.

Cette guerre est un peu la Grande guerre d’Eure-et-Loir et c’est ici que vont se dérouler des combats épiques, dont il reste les traces sur les monuments de nos villes, les noms de nos villages, les médailles de nos cités. Apparemment si loin, et pourtant si proche, elle a enfanté notre époque et nous laisse des figures en exemple, des leçons de courage, la paix en héritage.

Le livre commence ainsi, après la belle préface de l’illustre Général Puga : « C’est comme si nous avions retrouvé, sous le voile de l’oubli et la glace de l’hiver un livre laissé par d’illustres grands-pères pour leurs petits-enfants. Nous avions perdu notre chemin, nous étions dans le noir, ne savions où aller. Et il était là, au-dessus de nos têtes, sous la poussière du grenier… »

… Avouez qu’on aurait tort de ne pas lire la suite !

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