Plus important club du département dans sa catégorie, le VAB – pour Voitures Anciennes de Beauce – perpétue la mémoire du patrimoine roulant et des véhicules de collection.
Rencontre avec James Lefièvre, un président qui ne roule pas des mécaniques…
Il compte près d’un demi-siècle de rallye automobile à son actif, avec plus de 100 000 kilomètres au compteur. Il a réalisé un tour du monde au volant de sa Citroën Traction. Il était en octobre dernier, toujours avec sa fidèle « Tracbar », la mascotte du Tour de Corse Historique, ouvrant toutes les étapes…
James Lefièvre est ce qu’on appelle un amateur chevronné.
Rien d’étonnant, donc, à ce que cet ancien enseignant pilote depuis 15 ans le plus important club de voitures anciennes d’Eure-et-Loir, le VAB. Les caisses, c’est son dada.
« Ma première saison en rallye, c’était en 1969 avec une Mini Cooper S, une des voitures les plus performantes de l’époque ».
James Lefièvre
Le pilote amateur connaît alors un beau succès en compétition, participant à huit à dix rallies par an.
En 1972, James (prononcez « Jam ») craque pour une vieille Traction de 1955,
« achetée 500 francs à un monsieur de Thivars. »
James Lefièvre
LES LOIS DE LA TRACTION
Ce n’est que dix ans plus tard qu’il entreprend de la restaurer et de la préparer pour la compétition et les raids. Avec un rêve un peu fou :
« Avec mon épouse, nous avons décidé de parcourir la planète en Traction. Et on l’a fait ! ».
James Lefièvre
De la Patagonie aux plaines d’Afrique, en passant par les falaises perdues du Cap Nord, le Canada, l’Australie, l’Amérique du Nord et du Sud, l’Europe centrale et l’Asie du Sud-est, le défi leur prendra dix ans. Des centaines de milliers de kilomètres… sans faire le coup de la panne :
« Cette Tracbar est vraiment une bête à rouler, d’une fiabilité extraordinaire. Elle est fidèle et ne m’a jamais fait défaut. »
James Lefièvre
Au-delà de la performance technique, ce sont les rencontres qui ont fait la fierté de James :
« Avec sa ligne si caractéristique, la Traction a un capital sympathie formidable et suscite de l’intérêt dans le monde entier. Ma femme et moi avons des amis partout depuis ce périple ! »
James Lefièvre
UN CLUB COOL
Un goût des autres qu’il cultive au sein du VAB.
« J’en suis adhérent depuis sa création par Pierre Kindmann en 1980, entouré alors d’une équipe de copains, amateurs comme lui, dont certains sont toujours présents aujourd’hui. »
James Lefièvre
Au fil des années, le club a connu une évolution lente et constante. Il compte aujourd’hui 200 membres, de tous milieux socio-professionnels et de tous âges.
« C’est un club dit « multimarques », cool, sans préséance, où l’homme prévaut sur la machine, puisque nous accueillons aussi bien des voitures prestigieuses que des sportives ou encore les populaires de toutes époques, les deux-roues motorisés ou pas, et même les voitures à pédales. Près de 500 véhicules sont répertoriés, dont 130 Citroën ! Notre parc est éclectique et va du VéloSoleX à la Ferrari, en passant par les bicyclettes et les engins militaires. Porsche et 2 CV s’y côtoient sans complexe, dans une ambiance tranquille, conviviale et sympa. C’est ce qui plaît à nos adhérents historiques, et incite les plus jeunes à nous rejoindre. »
James Lefièvre
LIBERTÉ
Tout au long de l’année, le VAB participe à une quinzaine d’événements, en tant qu’invité, en soutien à des associations caritatives ou en qualité d’organisateur. Et le public est toujours au rendez-vous, séduit par ces véhicules de collection qui nous rappellent notre histoire passée, un film que nous avons aimé, une marque mythique parfois disparue…

« Ce qui nous rassemble, c’est le patrimoine technologique que représente la voiture – de surcroît français, puisque notre pays est le berceau de l’automobile – et l’impact qu’il a eu dans les progrès de civilisation de ces 50 dernières années. La voiture, c’était d’abord pour partir en vacances, pour aller voir la famille, pour découvrir du pays. Après, c’est devenu un mode de locomotion pour aller au travail. Et aujourd’hui ? C’est surtout un mode de taxation et de répression… »
James Lefièvre
Mais le VAB ne vit pas dans le passé. C’est plutôt un moteur générateur de liberté. D’actualité, donc.