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Jean Léon Piat : Au commencement, il y avait Jean Léon…

Si vous êtes un habitué de la Halle Jean Cochet, vous l’avez sûrement croisé. Avec ses cheveux blancs, Jean Léon Piat n’est jamais loin du bord du terrain. Ce que vous ignorez peut-être, c’est que Monsieur Piat fut le président du club de Basket de Chartres mais surtout l’un de ses créateurs.

Cela fait combien de temps que vous êtes dans le basket ?
J’ai commencé le basket quand je suis arrivé à Jeanne d’Arc.
J’avais seize ans, donc ça devait être en 1964-65 où j’ai commencé à jouer au basket.

D’où vous vient cette passion pour le basket?
Avec les copains, on se retrouvait le jeudi. On s’est dit pourquoi pas faire du basket. La passion m’est venue, comme ça.

Jusqu’à quel niveau avez- vous joué ?
On a joué jusqu’en Juniors. Puis j’étais en réserve parce que je n’étais pas assez bon pour aller jouer plus haut. Comme j’avais commencé très tard, je ne pouvais pas être bon, c’est sûr.

Quand êtes-vous devenu dirigeant du club ?
Alors moi, j’ai commencé à Jeanne d’Arc, au comité directeur. Je devais avoir 18 ans. En 1966, on a géré le basket. On gérait aussi Valloire car on avait deux maisons là-bas. Je ne suis pas parti.

À quel moment avez- vous eu envie de vous investir totalement pour le club ?
C’était en 1980. Quand j’avais 30 ans, on avait une bonne équipe ici. Les dirigeants de l’époque étaient des vieux pour nous. Ils avaient
70 ans. On s’est dit qu’on ne peut pas laisser des potiches comme ça faire n’importe quoi. On va prendre les rênes. On les a pris en 81, j’avais 32 ans. Puis en 1998, je voulais qu’on fasse une union à Chartres parce qu’à cette époque-là, il y avait Barjouville, Mainvilliers, Lucé et nous ; on avait tous des petites équipes qui végétaient en région. Mais on n’arrivait jamais à faire une bonne équipe pour aller plus haut.
Donc, j’avais demandé à cette époque-là à Pierre Sambroni, qui était président du comité de Loire, de faire une union avec plusieurs clubs et à chaque fois, on me disait non. Jusqu’au jour où j’ai dit moi-même « Banco », je voulais rendre cela possible et on s’est réuni : le président de Mainvilliers, qui était Sambroni, et en plus, le président de Barjouville et le président de Jeanne d’Arc qui était donc moi et on a dit : « on veut faire quelque chose ». J’avais posé la condition que le président de L’Union Basket Grand Chartres ne doit pas être le président de l’un des trois clubs. Jean-Pierre Gaultier a accepté d’être président.

Et le club de Lucé ?
On ne pouvait pas faire de fusion avec quatres clubs. On était déjà deux clubs ( Jeanne d’Arc et Lucé) en régionale 1. Comme il y avait déjà une entente entre Barjouville et Mainvilliers sur les jeunes, on a dit « Banco ».

Plus tard, on a eu des visions différentes avec Barjouville sur les jeunes et l’équipe première. J’ai donc décidé de continuer avec Mainvilliers.

Quand êtes-vous devenu président ?
J’étais le président de Saint Jeanne D’Arc en 80. Avec les histoires de Barjouville, le président, qui était de là-bas, a préféré démissionner et me laisser la place pour résoudre ce problème.

Le C’Chartres Basket masculin c’est un peu votre bébé ?
Ce n’est pas que mon bébé, je dis toujours qu’être président est facile quand tu as une bonne équipe avec toi. Moi, j’ai toujours eu de la chance d’avoir des gars qui ont toujours marché avec nous, toujours dans le même sens, des gens qui sont devenus des copains, des amis.

Vous êtes fier du parcours ?
En France, il n’y a pas beaucoup de clubs qui ont fait Régional 1 National 1 en quinze ans. J’en suis fier car j’étais le patron à cette époque-là mais si j’avais pas l’équipe on ne l’aurait pas fait. On a passé des moments extraordinaires que ce soit à Courville ou à Jean Cochet.

Vous aviez un objectif dès le début ?
Ah oui , en 2003, on annonçait déjà qu’on visait la montée en Pro B. On le disait à chaque fois. C’est normal d’avoir un objectif !

Votre pire souvenir comme président ?
Quand en Nationale 1, on a failli descendre deux fois. On a été repêché. Je savais par la Fédération que l’on était sauvé mais je ne pouvais pas le dire. C’était très embêtant vis à vis des partenaires et du groupe. Le pire match était en National 3. On devait gagner à Versailles pour monter. Toute la ville était montée à Versailles avec monsieur le maire. On a perdu…

Et la plus incroyable ?
Pour moi, c’est la saison de N2 (2010-2011). On était promu et on ne connaissait pas du tout la division. Tout s’est déroulé parfaitement et onafinienN1.OnafaitN3,N2,N1en3ans. Une chose que peu de clubs ont réalisé.

Qui était Jean Léon Piat le président ?
Moi, j’étais proche des joueurs. Ce n’était pas mes copains, mais j’étais assez proche des joueurs. Moi, je suis quelqu’un de très associatif, humain et tout. Mais il ne faut pas le faire deux fois de suite. Ils savaient très bien que je n’allais jamais dans le vestiaire ou quand j’y allais, c’est qu’il se passait quelque chose de pas terrible. Et moi, je pense qu’un président n’a pas sa place dans le vestiaire.

Avez-vous des joueurs qui vous ont marqué ?
Je vais dire Jean-François Eugène. C’est un super mec, vraiment un très bon basketteur. Après, on peut rajouter Milan Vasic ou encore Ljubomir Avramovic.

Vous n’êtes plus président aujourd’hui, pourquoi êtes-vous encore au club ?
Moi, je suis associatif à 100%. On ne m’enlèvera pas ça. Et si je reste encore, c’est pour ça. Après, on peut très bien être associatif et
être professionnels. Quand on ne veut faire que du professionnel où l’associatif n’existe plus, donc il y a moins d’humanité dans le club. On se casse la gueule, c’est sûr.

Quel est le rôle du club vis à vis de la ville ?
On fait notre boulot. On est dans les quartiers, les écoles comme
le collège Victor-Hugo. Tous les enfants sont les bienvenus.
Les entraîneurs sont aussi des éducateurs. Dire bonjour, au revoir, être poli sur ça, on ne leur passe rien aux gamins là-dessus. Les parents sont reconnaissants envers le travail du club.

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