L’animateur et écrivain Stéphane Bern a quitté Paris pour poser ses valises à Thiron-Gardais. Il s’y sent déjà comme chez lui. Et ça tombe bien : il est chez lui.
En ce frais matin du mois de décembre, le ciel est gris et la nature ne se montre pas sous son meilleur jour. Mais dans le jardin d’hiver du Collège royal et militaire de Thiron-Gardais, la lumière baigne tout de même la pièce. Et notre hôte n’y est pas étranger.
Cet hôte n’est autre que Stéphane Bern, le maître des lieux, le propriétaire, ou plutôt « le gardien ou le dépositaire », comme il aime à le dire :






« On n’est jamais propriétaire du patrimoine, on en est le dépositaire, le gardien : vous l’entretenez, vous l’enrichissez pour le léguer dans un meilleur état que celui dans lequel vous l’avez trouvé. J’appartiens à cette maison beaucoup plus que cette maison ne m’appartient… »
Stéphane Bern
Tout de bleu vêtu – baskets, jean et pull à col roulé – l’une des personnalités télé préférée des Français rayonne dans la pièce par son sourire, sa chaleur et sa bonne humeur. Il est ici chez lui, et bien chez lui. Et à plein temps, puisqu’il a décidé en novembre dernier de quitter définitivement son domicile parisien pour vivre dans ce monument au cœur du Perche.
Son histoire avec les lieux remonte à dix ans. En 2012, Stéphane Bern se voit proposer par l’État de racheter l’ancien Collège royal et militaire de Thiron-Gardais, qui menaçait ruines.
« À l’époque, le prix fixé par les Domaines était équivalent à celui d’un petit studio parisien, se souvient l’animateur. Mais avec tous les travaux qu’il y avait à faire pour le restaurer, c’est maintenant à mon tour d’être ruiné ! »
Stéphane Bern

Car l’entreprise est gigantesque. Trois ans de travaux seront nécessaires pour réhabiliter ce monument historique de la meilleure manière possible, en s’appuyant sur le savoir-faire des artisans locaux du bâtiment et des artisans d’art.
Dans cette opération, Stéphane Bern s’est engagé en priorité à ouvrir un musée dédié aux collèges royaux et militaires de France dans les anciennes salles de classe du XVIIe siècle, et à mettre ce patrimoine restauré – dans son écrin de verdure, lui-aussi remis en valeur – à la disposition du public. Ce sera fait en 2016, date à laquelle le musée ouvre et où, parallèlement, l’écrivain passe ses premiers week-end dans les espaces aménagés dans la partie maison.
« Tous ces travaux, c’était une sacrée aventure, faite de rencontres très enrichissantes avec des artisans dont j’admire les talents. C’est quelque chose qui restera, et cette expérience a servi de laboratoire pour les autres missions patrimoine qu’on m’a confiées depuis. J’ai en quelque sorte fait mes classes en sauvant ce collège militaire en péril. »
Stéphane Bern
En menant à bien le projet, Stéphane Bern s’est progressivement attaché à ce Perche qu’il aime tant.
« J’étais un accouru, je suis désormais à la maison. C’est devenu mon seul chez moi. »
Stéphane Bern
En Thiron-Gardais, il a trouvé un village très attrayant, où il a pris ses habitudes, fréquentant les commerces de proximité : le marchand de journaux, chez qui il achète la presse locale et nationale, le boulanger, le boucher, les épiceries… Un habitant comme les autres, donc, qui veut se fondre dans le paysage, sans privilège, en osmose totale avec son environnement. Un personnage public, aussi, qui vit avec son territoire et pour son territoire.
« Je m’attache à m’investir dans la vie de la Cité. Je suis Percheron et j’en fais la promotion. J’ai vendu mon appartement et mes meubles parisiens. C’est une page de ma vie qui se tourne. C’est merveilleux d’ouvrir un nouveau chapitre, une nouvelle page de mon histoire. C’est la vie dont j’ai rêvé. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, je suis bien en Eure-et-Loir ! »
Stéphane Bern
Et ce n’est pas Mirza et Scoop, les deux Teckel de Stéphane Bern, qui s’éclatent en courant après les oiseaux dans le jardin, qui diront le contraire.
