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« Et un jour, mon fils a craqué… »

Claude, retraité chartrain, nous a ouvert les portes de son garage, dans lequel est entreposée bien au chaud une splendide Facel III. Entre autres véhicules à deux et quatre roues d’exception…

L’homme ne cherche pas la lumière. Mais quand il s’agit de raconter l’histoire des motos et voitures qui sont soigneusement rangées dans son garage, son visage s’illumine et son regard scintille. Sous une housse qu’il a fabriquée lui-même, sur mesure, un chrome rutilant dépasse et nous fait de l’œil.

« Ah, ça ? C’est notre première Facel… »

Claude

« Notre », car ici, la restauration, c’est une histoire de famille, entre un père et son fils. Claude, le papa, a toujours été passionné par la remise en état de tout type de véhicule. Il a transmis le virus très tôt à son fils, Sylvain. Ensemble, ils ont notamment passé sept ans à redonner vie à une Citroën B2 de 1923, avant de s’attaquer à une Ratier, mythique moto de fabrication française, qui a notamment escorté le général De Gaulle.

« Et après, on fait quoi ? », questionne le fiston.

Nous sommes au milieu des années 80.

« Sylvain avait décroché son diplôme. On lui a proposé de se trouver une petite décapotable, alors il a épluché la revue Rétroviseur. Mais il s’est plutôt intéressé à une Facel III, d’ailleurs sévèrement accidentée. Une voiture de riches ! Mais il est quand même parti en Ratier la voir à Genève. Pendant trois jours, on n’a pas eu de nouvelles. Puis il est revenu, et m’a dit : papa, j’ai craqué ! Et on s’est remis au boulot… »

Claude

L’HISTOIRE CONTINUE

Le modèle, une Facel-Vega Facel III, a été produit en 1963 et 1964 à un peu plus de 600 exemplaires. Cette élégante sportive, équipée d’un moteur à quatre cylindres 1,8 litre Volvo, peut atteindre les 180 km/h.

Claude et Sylvain entreprennent de la restaurer eux-mêmes de A à Z, « notamment le soir, plutôt que de regarder la télé », faisant simplement appel à un carrossier et à préparateur pour la peinture. Trois ans de travail seront nécessaires avant qu’elle ne relâche les chevaux sur la route. Depuis, la Facel III de Claude et Sylvain a écumé divers rassemblements de voitures anciennes et participé à des commémorations de la marque, même si Claude concède :

« J’ai des nœuds au ventre quand je me glisse derrière le volant. J’ai toujours peur qu’un distrait me rentre dedans à un carrefour… Du coup, j’adapte ma conduite et je redouble de prudence… »

Claude

En fait, comme il le reconnaît lui-même,

« ce qui nous plait vraiment à Sylvain et moi, ce n’est pas forcément de rouler, c’est surtout la restauration en elle-même, surtout quand il y a des difficultés à résoudre ! Et c’est d’autant plus passionnant quand il s’agit de véhicules produits en petites séries, c’est un moyen de prolonger leur histoire. »

Claude

Et dans le garage de Claude et Sylvain, les histoires ont pour héroïnes Citroën B2, Ratier C6, Facel-Vega Facel III et Facellia ou encore Matra-Simca Bagheera.

De quoi faire de beaux rêves…

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