Milo a sa Vénus, Michel-Ange son David. Et Auguste Bartholdi ? La bien nommée Statue de la Liberté. Voire plus si affinités. Focus sur une œuvre céleste dont le rayonnement planétaire imprègne considérablement la culture populaire.
Peintre et sculpteur alsacien, Auguste Bartholdi occupe une place à part dans l’inconscient collectif. Rien de surprenant : l’artiste a taillé, façonné, érigé une authentique madone à jamais inscrite dans la mythologie moderne. Version au féminin du Colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde dont elle semble s’inspirer.
POP POP POP
Transcendée sous toutes les formes (du Pop Art warholien jusqu’aux pochettes de disques), La Liberté éclairant le monde, son véritable nom, fut en vrai offerte par la France aux États-Unis. Et depuis 1886, la déesse illumine l’entrée du port de New-York à quelques centaines de mètres seulement d’Ellis Island. Un terminus de sinistre mémoire où furent auscultées les vagues successives d’exilés avides de goûter, ne serait-ce qu’un peu, au fameux rêve américain. Un passage obligé merveilleusement retranscrit sur grand écran chez le nabab Coppola et sa pétrifiante odyssée mafieuse du Parrain. Entre autres… Inépuisable source d’inspiration, la star à flambeau apparaît aussi dans le dernier plan cyniquement dystopique de La Planète des Singes. Et de manière plus rigolote, via une célèbre franchise de chasseurs de fantômes.

JEU DE PISTE
Saviez-vous en revanche que plusieurs modèles réduits de la diva couronnée trônent chez nous en France ? La plus connue se dresse à l’extrémité de l’île des cygnes, le long de la Seine. Érigée un an avant sa grande sœur, elle a pour toile de fond un autre monument mythique : la Tour Eiffel. Mais elle n’est pas seule. Vous la croiserez également au pied du Musée d’Orsay, dans le jardin du Luxembourg, au cœur de l’église du Musée des Arts et Métiers ainsi que sur le parvis de l’édifice. Mais aussi en Isère, à Poitiers, en PACA, en Normandie. Et aux portes de Colmar, la ville qui vit naître l’ami Auguste. Et où le sculpteur imagina une autre créature tout aussi fantasmagorique : le Lion
de Belfort dont la réplique, siégeant majestueusement Place Denfert- Rochereau à Paris, deviendra le totem des aventures rocambolesques d’Adèle Blanc-Sec, charmante héroïne de bande dessinée mise en bulle par Tardi. Non vraiment, merci à vous m’sieur Bartholdi.