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BARBARES

SUR NETFLIX DEPUIS LE 23 OCTOBRE 2020

À bas les Romains ! Telle pourrait être la devise de cette fulgurante série d’outre-Rhin qui dépoussière nos vieux livres d’histoire avec force et robustesse.

Il y a vingt ans, le monde entier s’extasiait à la vision de Gladiator. Ou la destinée tragique de Maximus, vénérable général déchu, devenu esclave et contraint de regagner sa dignité dans l’arène monumentale du Colisée. Un péplum surpuissant qui s’ouvrait sur une bataille tout aussi épique, opposant les légions de Marc-Aurèle à une horde de barbares, au cœur des provinces sauvages de Germanie.

CES IRRÉDUCTIBLES TEUTONS

Barbares, luxueuse superproduction allemande de six épisodes, prend malicieusement le contre-pied du chef-d’œuvre de Ridley Scott en nous intéressant au sort des tribus locales. L’œuvre s’inspire de la célèbre offensive de Teutobourg survenue en l’An 9 après Jésus-Christ. Une date à marquer au fer rouge puisqu’elle se traduisit par la défaite cuisante des troupes d’Auguste, annonça le déclin de l’Empire Romain et redessina les frontières de l’Europe. Dans Barbares, nous suivons le parcours semé d’embuches de trois amis d’enfance, une femme et deux hommes, tiraillés entre leur sens de l’honneur et leurs démons intimes. Brillamment exécutée, la direction artistique nous catapulte au cœur d’une épopée antique où règne la loi du plus fort. Au menu : crucifixions dans la douleur, combats titanesques, haines fratricides, œdipes mal digérés et étreintes brûlantes sur des peaux de bête.

Riche d’une esthétique léchée et d’une atmosphère chevaleresque à la lisière de l’Heroic Fantasy, Barbares puise dans la sève même de l’histoire pour s’en éloigner aussitôt et lorgner farouchement du côté de l’uchronie. Malgré une ou deux similitudes avec les séries Rome, Vikings ou Game of Thrones, cette création originale (imaginée par les auteurs de Babylon Berlin) n’en demeure pas moins passionnante à suivre. Portée par une interprétation intense et habitée, des décors rugueux et de stupéfiantes scènes d’action, Barbares sort la grosse cavalerie et récolte tous les suffrages. Mieux, elle glorifie de grandes et belles valeurs. Celles, universelles, qui consument les oppressés face aux oppresseurs. Allez go, on sort la zapette, on tend les pouces bien haut et on lance sa plateforme favorite de streaming. Avec en musique de fond, le tube The wind of change des Scorpions, les rockeurs teutons.

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